Une autre maisons toute colorée

Prochaine étape : Haight and Ashbury. Dur à prononcer mais incontournable. C’est le quartier Hippie de SF. Nous avons parcouru tout Haight Street et voici, dans le désordre, ce que l’on peut y trouver : des Hippies en sandales, des Hippies pieds nus, des Hippies qui font les poubelles, des magasins d’accessoires (chers) pour fumer, un magasin de disque énoooooormes avec des disques d’occasion de Patrick Bruel et de Noir Désir dedans, au milieu de milliers d’autres disques, des magasins de fringues recyclées, un Ben et Jerry’s, des rues en pente sur les cotés, des maisons de toutes les couleurs, des gens qui crient « Wanna buy pot ? I got pot » (pot = herbe), des punks à cochon (c’est comme un punk à chien sauf que c’est un cochon au bout de la laisse), un café Peace and Love qui vent les œuvres d’artistes locaux et dont les toilettes sont bouchées, un super restau Libanais à 10$, des boutiques de tatouage, des jambes qui sortent des fenêtres, des clochards, des clochards-guitaristes pas mauvais du tout, quelques touristes (dont moi et mon appareil photo), des skateurs, des voitures pourries, et surtout une sacrée bonne ambiance ! Un quartier très intéressant, vivant et bariolé, et avec une vrai personnalité, où ça sent bon la liberté… et la pizza. I will be back !

Après le restau Libanais, il est 22h et une dernière visite s’impose, by night cette fois : Fisherman’s Wharf. C’est LE quartier touristique par excellence. Situé le long du port, c’est de là que partent les ferrys pour Alcatraz et donc un passage obligé pour tout touriste qui se respecte. Tout ici est fait pour les touristes : restaus hors de prix, madame qui fait de ballons-animaux pour les enfants, monsieur qui peint des toiles moches du Golden Gate Bridge, manèges, etc.… On se croirait un peu à Disneyland en fait. Ceci dit, le tout est plutôt bien réussi et c’est un quartier plutôt agréable à cette heure-ci. Le clou du spectacle se trouve au bout d’une jetée appelée Pier 39 : les sea-lions (en français on dit les phoques, mais ce nom sonne mal en anglais…) Affalés sur des rochers, à 5 mètres des visiteurs, ces énormes bestioles se prélassent en poussant des gémissements disgracieux. Il y en a au moins une vingtaine, mais malheureusement ils ne sont pas assez éclairés pour que je puisse les prendre en photo. La prochaine fois, je viendrais de jour et vous pourrez vous aussi assister à cet étonnant spectacle.

Fisherman’s Wharf est aussi un quartier où travaillent encore quelques pécheurs. Ils attrapent principalement des crabes, qui sont au menu de tous les restaurants du coin. D’ailleurs pour 100$, on peut louer un bateau pour la journée et aller pécher en mer. On peut même garder notre pèche pour la manger avec de la mayo !

Bilan de la journée : Wahoo ! Quatre quartiers, quatre ambiances très différentes, toutes très dépaysantes. Décidemment cette ville est à la hauteur de mes espérances, et je suis loin d’avoir tout vu ! C’est sûr, je reviendrais. Il y a encore beaucoup de quartiers à visiter : Civic center, North Beach, Chinatown,… et beaucoup de gens à rencontrer. Merci à mes deux collègues préférés pour cette super journée.

Mais ce n’est pas fini ! En rentrant, vers minuit, je vois mes deux colloques chinois en train de picoler dans la cuisine. Je vais taper un peu la causette, puisqu’en fait, c’est assez rare que je les voie. Ils sont encore sous l’effet du décalage horaire (12h pour eux) et dorment la plupart du temps ou je suis éveillée. Conversation très intéressante sur la vie en Chine vs. la vie en France. Goûtage d’alcool chinois à 56°, pas bon du tout. Dodo immédiat.

... et ça fait 2 litres de jus tout vert !

Petite description de ce que je fais la journée entre 10h et 17h. La boite dans laquelle je bosse a entrepris de produire des protéines qui sont capable de soigner et/ou de prévenir certaines maladies, comme le font la plupart des entreprises pharmaceutiques. La particularité de celle-ci c’est que ces molécules sont produites dans les feuilles de plants de tabac transgéniques, ce qui est un moyen de production peu courant. Comment ils font ça ? Ce n’est pas ma partie, c’est celle de James et Anita, donc je n’en sais rien pour le moment. Moi je commence une fois que la plante a déjà bien poussé et je dois récupérer la molécule à l’intérieur des feuilles.

Ma journée commence en général par une petite récolte de feuilles dans l’atmosphère chaude et moite de la serre, en compagnie des petits moucherons blancs très affectueux qui ont colonisé la serre. Une fois que j’ai la bonne quantité de feuilles (et que j’ai enlevé tous les moucherons de mes cheveux), je fais ma petite cuisine pour en faire du jus (avec les feuilles, pas les moucherons). Essoreuse à salade, hachoir, mixeur, passoire,… de la vraie cuisine je vous dis ! Au bout d’une bonne heure de carnage, j’obtiens un magnifique jus vert super riche en protéines mais que je n’ais pas encore osé gouter. De toute façon, il vaut mieux éviter de manger des choses transgéniques je crois… Ensuite je fais différents tests avec pour savoir keski ya dedans et combien et pourquoi, mais cette partie là est beaucoup moins amusante à raconter…

Vous devez surement trouver ça louche, mais moi j’adore ! Moi qui voulais travailler avec des plantes, je suis servie ! Il y en a des kilos qui n’attendent qu’à être broyées et analysée. De quoi m’amuser pendant un moment. D’autant plus que, comme l’année dernière, on m’a confié un projet un peu en marge du travail des autres (neutraliser les composés phénoliques !) et donc je peux m’organiser à peu près comme je veux, suivre mes idées et gérer mon travail tranquilou. Le pied donc jusqu’à maintenant !