Planet Biotechnology vu de l'exterieur, avec une des serres à droite.

Pour ceux qui ne le savent pas, je ne suis pas ici pour me tourner les pouces et manger du bacon. Je suis venu travailler. Et cela se passe à Planet Biotechnology, une petite entreprise d’une quarantaine de personnes qui fabrique des médicaments en utilisant des plantes.

15 minutes de vélo pour y aller, parfait ! Je rencontre enfin le Docteur Lloyd Yu, avec lequel je corresponds par email depuis quelque mois. Petit tour du propriétaire : décors un peu démodé, pas beaucoup de fenêtre et un bazar incroyable sur les paillasses ! Très loin de l’image que je me faisais du labo à l’américaine, tout blanc et tout clean. A 10h, réunion hebdomadaire avec tout le personnel. Je rencontre mes nouveaux collègues : principalement des filles et surtout je suis impressionnée par leur jeunesse : ils ont tous moins de 30 ans, hormis les 3 chefs. Je ne comprends rien mais l’ordre du jour semble être une panne de centrifugeuse…

Pour me mettre dans le bain, on me fait faire un test ELISA tout ce qu’il y a de plus banale jusqu’au moment où on me dit « - Now, spit in this tube » « -What ?! » « Spit in this tube, we all did. » En fait, ce que je vais analyser c’est la quantité d’anticorps présents dans la salive de chaque membre du personnel… Un moyen comme un autre de faire connaissance. Au passage, essayez donc de cracher dans un tube Eppendorf un de ces jours, c’est pas si évident… J’apprends ensuite que cet ELISA est une sorte de bizutage réservé à chaque nouveau venu. Ca donne une idée de l’ambiance : cool, tranquille, zen, relax, enfin vous voyez… La preuve, ici on travaille sans blouse, et en musique (Vous saviez que RATM avait sorti un nouvel album ??!)

Le reste de la journée est consacré au remplissage d’un tas de paperasse administrative : calcul des impôts, lois sur le harcèlement au travail, lois anti-discrimination, informations bancaires,… Que du bonheur !

On m’installe à un bureau dès que j’arrive, ce qui n’est pas forcément évident quant on débarque pour un stage. Mes voisines sont Christine, 28 ans, avec qui je vais travailler la plupart du temps, Elisabeth, 25 ans, il faut absolument que je prenne en photo sa coupe de cheveux ! Nanisha, une indienne de 20 ans, et Anita, viet je crois, 25 ans aussi. Toutes super gentilles !

Ce gars-là mérite un chapitre à lui tout seul.

L’autre jour, je suis allé dans un cyber pour me connecter à internet. En attendant qu’un poste se libère j’ai discuté avec un gars nommé Malik. Il me dit qu’il adore la France et les français, et qu’il voudrait qu’on devienne amis. Parfait, pile poil ce qui me manquait. Trois jours plus tard, il me téléphone pour qu’on aille manger quelque part ensemble. Ok, je suis ravie de sortir et de voir du monde so lets go. Et voilà ti pas que le Malik vient me chercher en Porsche décapotable, RnB à fond la caisse, tel un vrai gangster bling bling. Il s’est avéré que Mr Malik est hyper friqué, que c’est un ami personnel d’un certain Michael Jordan, basketteur de son métier, et qu’il connait toute la bourgeoisie Californienne. Il m’emmène dans un resto français à 60$ le menu, fait la bise au patron et commande des escargots. Se joignent à nous 3 vrais riches de la pire espèce, qui parlent fort et boivent beaucoup. Passés la première impression et mon sentiment de pas être dans le vrai monde, j’ai passé une très bonne soirée, très bien mangé (le meilleur canard de ma vie, sans plaisanter) et surtout découvert un univers qui m’était jusqu’à maintenant totalement inconnu : la bourgeoisie, la vraie.

Bref, une soirée vraiment étrange pour moi. Il a fallu que je retourne dans mon petit labo bordélique pour que mes pieds retouchent terre. En tout cas, c’est sur, ce Malik est un ami très étonnant que j’ai hâte de revoir. Parce qu’en plus d’être riche, il est vraiment très sympa (à part qu’il n’arrête pas de se foutre de moi et de mon accent…) et il a une vie de fou ! Je vous raconterais ça une autre fois.

Toutefois, une question demeure sans réponse: qu’est-ce qu’il faisait dans un cyber café ? Il a pas internet chez lui ??! Bizzar bizzar…

En relisant tout ça, je me rends compte qu'il y a quelques fautes d'orthographe et qu'il manque pas mal de "ne" pour signifier la négation. Je vous prie de m'en excuser, mais je ne trouve pas comment revenir sur ce qui est déjà publié.

Voilà, c'est tout.

See ya !

Jeudi soir, j’accompagne deux de mes collègues, Christine et Y, au club d’escalade. Ils y vont toutes les semaines et m’ont proposé de venir avec eux cette fois-ci. En tant qu’invitée, c’est gratuit. Après le boulot, nous nous dirigeons vers la salle, à Fremont. C’est immense, comme tout ce que je vois depuis que je suis ici. Une bonne centaine de voies à grimper sur 10 mètres de hauteur. A mon arrivée, on me distribue un harnais et des chaussures (ma pointure américaine c’est 8 !), et c’est parti.

La difficulté des voies est signalée par des numéros : 1=facile, 20=réservé à Spiderman. Le but du jeu est de n’utiliser que les prises signalées par des petites flèches d’une même couleur. Etant une débutante, je cherche les voies n°1. 8, 9, 11, 13,6,… pas de n°1. Le plus facile que je trouve c’est 4. Pas de problème, on fait les petits nœuds en huit (la corde, pas tomber, tout ça) et c’est parti. Christine et ses 40 kilos toute mouillée m’assurent en cas de chute, ce qui ne me rassure qu’à moitié. Finalement 4 c’est pas si difficile, j’arrive en haut presque du premier coup ! Trop fière de moi, mais complètement épuisée. On dirait pas comme ça mais ça fatigue vachement ! Le plus important c’est de ne SURTOUT pas regarder en bas, quoi qu’il arrive.

Pleine de confiance, j’attaque une plus dure : une 6 ! Rendez-vous compte ! Et là, c’est le drame. Impossible de monter plus haut que 2m. Faut dire, le mur est penché vers moi et les prises sont trop hautes. Comment c’est sensé se passer ? Faut sauter, c’est ça ? Ya un truc pour résister à la pesanteur ? J’ai beau essayer, pas moyen d’aller plus haut, malgré les encouragements de mes copains. « Left foot here ! No, not this one ! No wrong color ! Yeeeeee… no L » Je finis par redescendre piteusement après 5 minutes d’efforts inutiles, les bras tout tremblants.

Ensuite je me contente de regarder Y, Christine et Ryan, un pote à eux, faire leurs pistes n°11 sans problème. Très beau à regarder ce sport et vraiment impressionnant, surtout après avoir essayé. Après ça, nous avons tous besoin de reprendre des forces. Direction un resto chinois dans le centre commercial pas loin. Un vrai resto chinois avec le nom des plats… en chinois. Heureusement Y a quelques notion et déniche le coin « Noodle soup ». Au pif, je commande une noodle soup aux crevettes et au canard, enfin aux os de canard. Pas mauvais. On paye en faisant le fond de nos poches. Pas de carte de crédit ici, ce n’est vraiment pas l’Amérique !

21h, histoire de finir la journée en beauté, petit détour par le boulot où une dernière étape de Western blot est restée en suspens. Et comme souvent dans un labo, certaines choses ne peuvent pas attendre. Retour à la maison à 22h30, crevée. Je crois que je retournerais climber un de ces jours. J’ai encore des choses à dire à cette n°6 !

Golden Gate Park

Depuis le temps que je l’attendais, j’ai enfin passé ma première journée à San Francisco ! Et je n’ai pas été déçue…

12h, Y et Christine, encore eux, passe me chercher avec le pick up rouge de Y pour une balade à San Francisco spéciale touriste (moi). Surtout, je n’oublie pas de prendre mon appareil photo, et sur les conseils de Christine, une petite laine malgré le soleil radieux. Je comprendrais pourquoi plus tard. Patience !

Il faut compter 30 minutes de trajet pour se rendre à SF en voiture, donc la première étape sera de déjeuner paske c’est l’heure du lunch et qu’après l’heure du lunch ya plus de lunch. Arrêt à San Mateo, une jolie petite ville de l’autre coté de la baie (par rapport à Hayward) où je déguste une Insalasa de Spinachi avec du gorgonzola dedans. Miam ! Je suis vraiment en manque de fromage ici…

Le trajet a finalement duré 1h20. Tout le monde a décidé d’aller à San Francisco ce samedi, y compris d’ailleurs Marion et Emilie. Malheureusement je ne peux pas les joindre, plus de crédit. C’est bizarre, j’en avais plein avant d’appeler Joël, en France, sur son portable… Bref, la première étape, je suis sure que vous avez deviné… Non ? … Sûrs ?... Oui ! Le Golden Gate Bridge ! Evidemment, l’emblème de San Francisco. Malheureusement, le « fog » gâche un peu la vue (comme souvent en été), mais c’est quand même impressionnant ! En plus, on peut aller dessus, comme un vrai pont ! On est allé jusqu’au milieu du pont qui mesure quand même presque 2 miles de long (3,2 km). Et là j’ai compris pour le pull ! Sur le pont il fait environs 5° de moins que sur la terre et il y a un vent froid très fort. Merci du conseil Christine. Je vous laisse admirer les photos, sans plus de commentaires. Un bon pont !